Les 4 colonels de Carentan

Riche d’une longue histoire qui remonte bien au-delà du Moyen âge, la ville de Carentan, de par sa situation géographique singulière au coeur des marais du bas Cotentin, a été étroitement mêlée aux sanglants combats qui ont assuré la réussite des débarquements Américains en Normandie en juin 1944. Hasard de l’Histoire, c’est une toute nouvelle unité de l’Armée Américaine, une branche pionnière et élitiste, celle des parachutistes venus du ciel surprendre l’occupant Nazi, qui a libéré la ville au terme de 5 jours de combats acharnés. La 101st Airborne Division créée seulement deux ans plus tôt, était exclusivement composée de volontaires, de jeunes gars d’à peine 20 ans venus de tous les Etats de l’Union. De leur plein gré, ils avaient accepté de mettre leurs vies entre parenthèses, le temps de délivrer le monde d’une barbarie nommée Nazisme. Par centaines, ils devaient payer le prix fort pour redonner à Carentan, à la Normandie, à la France, sa liberté. Nombreux sont ceux qui dorment depuis d’un éternel sommeil dans les cimetières de Normandie. Les autres ont pu, la guerre terminée, rembarquer pour reprendre en Amérique le fil de leur vie. Carentan n’a pas oublié, ni les sacrifices ni l’amitié liée dès les toutes premières heures de la libération avec les fils de l’Oncle Sam. L’occupant Allemand à peine chassé que les autorités Normandes et Américaines se mettaient au travail, sous l’impulsion de l’infatigable Maire Albert Joret, soutenu par son nouvel ami, le gouverneur américain provisoire des territoires libérés, rattaché à la 101st Airborne, le Major Maginnis, pour reconstruire Carentan, l’alimenter en eau, en électricité, en nourriture. Ces deux hommes trouvaient en Max Taylor, le général commandant la 101st, un soutien sans faille. Linguiste et Francophile distingué, Taylor haranguait en français les Carentanais rassemblés le 20 juin 1944 Place de la République pour la deuxième des trois cérémonies de remise de médailles organisées pour honorer les héros de Carentan. Dès le 15 juin, la Ville à peine nettoyée des derniers snipers, Taylor honorait sa division en remettant la Silver Star à ses quatre commandants de régiments. Déjà, les enfants de Carentan se pressaient dans leurs habits du dimanche, rubans dans les cheveux et bouquets à la main pour remercier leurs libérateurs. Jean Le Poitevin, Sylviane Lefevre ou Danielle Laisney n’allaient, sous le regard vigilant de mesdames Haugard et Truffaut, manquer aucun de ces rassemblements festifs avec des GI’s prompts à fraterniser et à bourrer les poches des enfants de bonbons et de cette curieuse pâte appelée « gum ». Le 23 juin, en pleine cérémonie, deux obus allemands s’abattaient sur la place, blessant 19 civils, en tuant 5 dont la petit Danielle seulement âgée de 4 ans. Ces souvenirs, cette amitié Normande-Américaine, cette affection respectueuse envers la prestigieuse 101st Airborne Division vont trouver dans la représentation moulée dans le bronze de l’historique photo des 4 colonels décorés par Taylor, sous le regard de la petite Danièle Laisney, la force du symbole, la puissance de l’émotion pour traverser les époques avec un simple message de paix, d’humanité et de fraternité.

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Appel aux dons

UN MARQUEUR POUR CARENTAN ET LA 101st AIRBORNE

La statue des 4 colonels est appelée à devenir un marqueur, un point référence pour les nombreux visiteurs qui viennent chaque année des quatre coins du monde se rappeler et honorer les héros de la libération de la Normandie, mais aussi de la France et de l’Europe.

La Normandie, et Villedieu les Poeles dans la Manche disposent d’orfèvres mondialement reconnus dans l’art de la fonderie. Cornille-Havard de Villedieu les Poêles sont les créateurs et fondeurs d’impressionnantes réalisations en bronze, statues mais aussi cloches, dont celles de la prestigieuse cathédrale Notre Dame de Paris.

C’est à ces artistes de la fonderie qu’a été confiée la tâche de réaliser à l’échelle 1, grandeur nature, et avec le plus grand réalisme, la statue de cette scène immortelle qui montre le Général Taylor décorant ses quatre colonels au garde à vous Place de la République le 15 juin 1944.

La tâche est immense, et la mission, sacrée.

Elle demande une mise de fond conséquente, 350 000 Euros, que la collectivité ne saurait supporter.

C’est pourquoi un appel aux dons et au mécénat est lancé, via les réseaux sociaux, pour réunir la somme permettant la réalisation non pas d’une énième statue, mais d’un témoignage réaliste, accessible et compréhensible au plus grand nombre, symbole parfait de l’engagement de la 101st Airborne pour la liberté de Carentan, de la Normandie, de la France.


Les 4 colonels

Des héros

Rappel historique

Le 13 juin 1944, au terme de 4 jours de combats sanglants, soutenus par les blindés de la 2nd Armored Division, les parachutistes exténués de la 101st Airborne repoussaient définitivement les prétention Nazis des Fallschirmjaeger et des SS sur Carentan. Carentan brisée, Carentan martyrisée mais Carentan libérée, pouvait observer dès le 15 juin une première prise d’armes, prétexte à une première remise de médailles sur une place de la République portant encore les stigmates des bombardements. Le Général Maxwell D Taylor, commandant des Screaming Eagles, remerciait et célébrait le tout premier fait d’arme de sa jeune division en décernant la Silver Star aux quatre commandants des 4 régiments qui constituaient la 101st, le Lieutenant Colonel John Michaelis, Commanding Officer du 502nd Parachute Infantry, le colonel Howard R Johnson, Co du 501st PIR, le Colonel Robert F Sink, CO du 506th PIR, et Joseph Harper, CO du 327th/401st Glider Infantry Regiment. L’image allait faire le tour du monde et symboliser les sacrifices de la division pour libérer Carentan.

Ces quatre colonels connaîtront des destins variés au sein de la glorieuse 101st. John Michaelis sera grièvement blessé aux Pays-Bas en septembre 44. Howard Johnson périra à la tête des ses chers Geronimos lui aussi aux Pays-Bas début octobre 44. Robert Sink, pionnier parachutiste, et Bud Harper survivront au conflit et mèneront leurs régiments respectifs jusqu’à Berchtesgaden.

Jusqu’à la fin juillet 44, la mort va frapper indifféremment et sous toutes ses formes les habitants de Carentan. Moment festif, la remise de médailles organisée le 23 juin place de la République tourne au cauchemar. Deux obus allemands vont tomber sur la place bondée de soldats et de civils. Les GIs rassemblées, s’aplatissent au sol. Les civils ne voient pas le coup arriver. Cinq sont tués, dont la petite Danielle Laisney et Alain Leroux. 19 autres civils seront blessés.
En honneur de ces hommes et des soldats qu’ils commandaient, dont plusieurs centaines sont tombées pour la libération de la ville, Carentan souhaite matérialiser et concrétiser le souvenir et la mémoire de héros que ne sauraient tomber dans l’oubli.