Général Maxwell Davenport Taylor

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Brigadier General Maxwell Davenport Taylor

Maxwell Davenport Taylor est né à Keytesville, Missouri le 26 aout 1901.

Il termine 4ème de sa promotion à l’Académie Militaire de West Point en 1922 et reçoit le grade de Second Lieutenant affecté au génie en juin 1922. Il y a croisé un certain Matt Ridgway avec qui il a beaucoup joué au tennis. De 1922 à 1926, il est en poste à Hawai dans le génie. Il servit ensuite dans l’artillerie avec le 10th Field Artillery de 1926 à 1927 avec le grade de First Leutenant. Il a étudié le français à Paris et pu ainsi donner des cours de Français à West Point. Il suivit ensuite les cours de la Field artillery School à Fort Sill en 1933, avant de rejoindre l’Ecole de l’Etat Major à Fort Leavenworth en 1935. Cette année là, il est promu Capitaine et part pour la Chine. Ridgway se rappelle à son bon souvenir en faisant appel à lui en mai 1939 pour participer en sa compagnie et celle de Marshall à une longue tournée en Amérique du Sud, pour rencontrer les dirigeants de ces pays à la veille d’une guerre mondiale inévitable.

Taylor jouit alors d’une grosse réputation de linguiste et de diplomate. Il reçoit sa promotion de major en juillet 1940 après avoir suivi les cours du War College. On lui confie alors le 12th Artillery battalion, avant qu’il ne parte travailler au secrétariat de l’Etat Major General.
Vient ensuite ce qui est un des tournant de sa carrière. Avril 1942 ; la 82nd Infantry Division est probablemnt la meilleure division de toute l’US Army. Son CO est un certain Omar Bradley qui l’a forgé à son image, toute en discipline et rigueur. Son ADC (Assistant Division Commander) est Matt Ridgway. General Leslie Mc Nair, Boss des US ground Forces cherche quelqu’un pour reconstruire la 28th Division. Il choisit Bradley. Ridgway devient CO de la All American. IL choisit pour chef d’Etat major un élégant et distingué artilleryman, diplomate et linguiste, Max Taylor. Taylor n’est qu’à demi heureux, car Joseph « Joe Vinegar » Stillwell, sachant que Taylor parlait japonais, lui faisait les yeux doux pour joindre sa mission militaire en Extrème Orient. C’est Marshall qui s’y opposa et envoya Taylor à la 82nd Infantry.

Le 15 aout 1942, la 82nd Infantry Division « All American » est choisie pour devenir la première division aéroportée US. Elle est en réalité coupée en deux pour fournir les cadres d’une autre division aéroportée, la 101st confiée à Bill Lee. Début septembre, la division quitte Camp Claibourne pour Fort Bragg. Ridgway ne sera pas entièrement satisfait de Taylor. Il le considère comme un intello plus intéressé par le côté intellectuel des choses. Doc Eaton, futur chief of staff de Ridgway travaille au secrétariat de Taylor à Bragg.Il décrit Taylor « comme l’homme le plus intelligent qu’il ait jamais rencontré ». Il raconte que Taylor passait 10 mn au bureau et filait le reste du temps sur les champs de tir d’artillerie. Février 43, la 11th Airborne divisioon est activée ; Joe Swing, Artillery commander de la 82nd en prend le commandement, laissant la place libre pour Taylor. Tout un chantier s’offre à lui, celui de créer la Table of Organization de l’artillerie aéroportée, tant glider que parachutée. Avec l’intégration du 505 PIR à la 82nd Airborne, trois figures les plus prominentes de l’Airborne se trouve réunies, Ridgway, Gavin et Taylor

Bill Moorman, G-4 de la division, puis plus tard du XVIII Airborne Corps dira de ces trois « géants » : « Ridgway pouvait vous couper la gorge et éclater en sanglots. Taylor pouvait vous couper la gorge et rester de marbre. Gavin pouvait vous couper la gorge puis éclater de rire… »

Fin septembre 1942, Ridgway décide d’inspecter son régiment parachutiste, le 504 à Bening. Il décide aussi que c’est l’heure pour lui d’affronter la singularité de sa division : le saut! Tout son Etat major est volontaire, Joe Swing, Bud Miley (ADC) Doc Eaton, Bill Moorman, Don Faith, aide de camp historique de Ridgway .. et Taylor. C’est Warren Williams, CO du 1/504 qui fait office de jumpmaster du premier stick, et un certain Julian Ewell (futur CO du 501), qui officie dans le second.  » Ce fut comme sauter d’un train roulant à 70 à l’heure sur une route en béton. Arrivé à la porte, j’étais pétrifié ; le jumpmaster a dit go et m’a filé un tel coup de pied au Q!! j’ai bondi de trois mètres dans les airs! » raconte Ridgway. Taylor, futur CO de la 101st AB, a tout simplement détesté ; « je devais être ivre lorsque je me suis porté volontaire pour ce saut! » Ewell qui a sauté tout de suite après Taylor, raconte que son boss a atterri… la tête la première! Ridgway effectuera un second saut un peu plus tard en 42… et ne sautera plus avant le 6 juin. Idem pour Taylor, qui effectuera le D Day son… deuxième saut (Il en faut 5 pour qualifier un paratrooper…). Le manque d’enthousiasme de ces deux chefs pour le saut allait jouer contre l’Airborne au lendemain de Husky et les sauts désastreux en Sicile, et un affrontement entre Ridgway-Taylor d’un côté, et Gavin-Tucker (CO du 504) de l’autre. Ces derniers, fervents avocats des paras, Ridgway considérant que devant l’incapacité des Air Corps de faire le boulot, l’Airborne devrait se résumer aux gliders. Taylor n’était quant à lui absolument pas convaincu de l’efficacité de la doctrine « d’enveloppement vertical ». Ridgway changera d’avis en portant secours à son ami Mark Clark coincé dans la poche de Salerno en septembre 43 avec toute la puissance de ses deux régiments parachutistes..

Aout 1943 ; le gouvernement italien débute des pourparlers secrets avec les alliés dans le but de négocier la réddition des armées italiennes. Les envoyés à Mostaganem auprès du général Eisenhower du maréchal Badoglio craignent les réactions allemandes. Ils insistent pour que les alliés s’emparent de Rome par une action aéroportée. A cette seule condition acceptent’ils de se rendre lorsque les Alliés débarqueront à Salerno. Les généraux alliés, Eisenhower, Alexander, Beddel Smith, Montgomery envisagent de larguer la 82nd Airborne Division sur 5 aérodromes Romains que les italiens auraient préalablement sécurisés.

Ridgway et Taylor doutent de la faisabilité d’un tel plan. Il y a plus de 25 000 allemands autour de Rome, et les réactions italiennes, notamment des défenses antiaériennes sont imprévisibles. Ridgway se défend de toute son énergie et au risque de sa carrière contre ce plan qui équivaut selon lui à la destruction de la 82nd Airborne. Il parvient à convaincre Alexander d’envoyer un observateur secret à Rome pour tester les réelles intentions et les réels pouvoirs du Maréchal Badoglio à Rome. C’est Max Taylor, Ass Division CO de la 82nd Airborne qui se porte volontaire pour cette mission à la James Bond. Taylor, grand diplomate, parle plusieurs langues… et n’est toujours pas parachutiste qualifié!

La 82nd commence malgré tout son transfert de la Tunisie vers les aérodromes de Sicile d’où elle est sensée décoller pour l’assaut sur Rome.

Une invraisemblable mission débute alors, contre la montre, pour Maxwell Taylor qui, accompagné du Colonel William T Gardiner, 51 ans, Intelligence officer du 51st TC Wing, doit s’infiltrer dans Rome occupé pour rencontrer le gouvernement italien.

Le 7 septembre 1943 à deux heures du matin, les deux hommes embarquent à Palerme à bord d’un PT boat Britannique. Celui ci les conduit jusqu’à l’île d’Ustica, où un rendez vous a été fixé avec la corvette italienne Ibis. Ils débarquent 300 km plus au nord à Gaeta. Là, on les grime en aviateur allié abattus et on les transporte vers Rome à bord d’une ambulance aux vitres teintées ; 120 km sur la voie Appia à croiser les patrouilles allemandes! Aux premières heures du 8 septembre, Taylor rencontre le maréchal Badoglio, chef du gouvernement italien. Les pourparlers ont lieu en français. Il résulte de ces entretiens que les italiens sont dans l’incapacité d’assurer le contrôle des aérodromes. Taylor envoie un message secret à Eisenhower à Alger, l’informant que les conditions pour l’opération aéroportée sur Rome n’étaient pas réunies. A 11 heures 35, le 8 septembre, il envoie un second message de confirmation.
Taylor et Gardiner embarquent alors dans le plus grand secret à bord d’un avion trimoteur italien. Commence le voyage le plus tendue de la vie de Taylor ; rejoindre Alger depuis Rome, à bord d’un avion italien, sans connaitre ce que seront les réactions de la Luftwaffe et des nombreux chasseurs alliés qui patrouillent la Méditerranée…
Eisenhower envoie alors les messages vers les Paras de la 82nd disant que l’opération sur Rome était annulée. Quand ce contre ordre arrive, 62 avions étaient prêt à décoller…. Ridgway avait sauvé la 82nd Airborne d’une opération suicide. Doc Eaton, son chef d’Etat Major se souvient l’avoir vu pleurer ce soir là…

Le 8 février 1944, William Carter Lee, CO de la 101st Airborne, « père » de l’US Airborne depuis la création du test platoon et de l’Airborne Command est en manoeuvre en Angleterre avec Bud Harper (401st GIR). Il s’écroule, victime d’une attaque cardiaque.Son ADC Don Pratt prend temporairement le commandement de la 101st. Eisenhower et Bradley choisissent Taylor, toujours en Italie. Taylor n’est pas un « Airborne man », et son expérience au combat est limitée. Mais il a forgé avec Ridgway la 82nd. C’est un chef brillant, et son intervention secrète à Rome a sauvé l’Airborne d’une opération désastreuse sur Rome. Francis March III remplacera Taylor à la tête de l’artillerie de la 82nd. Taylor a vu en Italie ce dont les Airborne étaient capables. Il devient un fervent défenseur de l’arme aéroportée. Quand Marshall Leigh-Mallory intervient auprès d’Eisenhower pour faire annuler purement et simplement le volet Airborne (op Neptune) de l’opération Overlord, Taylor, Gavin et Ridgway interviennent violemment pour que les assauts soient maintenus. Taylor est même de ceux qui professent une intervention aéroportée DERRIERE… Omaha!!!

Le 6 juin, Max Taylor atterit dans un champs près du Holdy. Il rejoint un trooper du 501st et retrouve rapidement Brigadier general Anthony Mac Auliffe, son chef d’Etats major Higgins et un correspondant de guerre britannique du nom de Robert Reuben. En quelques minutes, Taylor se retrouva à la tête d’une petite force de 85 hommes constituée quasiment exclusivement de personnel de l’Etat major, des majors et des capitaines. Taylor marcha alors vers Sainte marie du Mont et la Sortie N°1 , avec « tant d’officiers pour commander si peu de troupes… »

A 13 h 30 le 17 septembre, Max taylor effectue son troisième .. et dernier saut de sa carrière près de Son au nord d’Eindhoven.

Le 26 novembre 1944, la 101st Airborne prend ses quariers à Mourmelon. Taylor est rappelé à Washington pour une série de conférences. Il apprend l’engagement de sa divison à Bastogne le 18. Il ne peut attrapper un avion que le 24 décembre. Le 26, il est à Paris. Il demande à être parachuté sur Bastogne. Bedell Smith, chef du SHAEFF refuse. Il prend un camion et via LUxembourg et Arlon arrive le 27 décembre à Bastogne.

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